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Innover, c’est risqué ?

Pour éviter que le thème du risque soit uniquement traité sous l’angle de la prudence, nous souhaitons laisser une large part au dynamisme et à l’originalité qui peuvent exister dans notre secteur. C’est pourquoi, nous souhaitons, à côté des exposés ex-cathedra traditionnels, donner une large place à la présentation d’initiatives nouvelles, originales et dynamisantes qui apportent un réel "plus" aux systèmes traditionnels d’aide et de soin.

Lorsque les dispositifs existants ne permettent pas de répondre aux problèmes des enfants ou des adolescents, quelle est la prise de risques nécessaire pour trouver de nouvelles réponses ? Quels risques cela représente-t-il d’oser innover ? Dans quel contexte cela est-il possible ? Avec quelles précautions nécessaires ?

 

Heloïse MIEVILLE et Isabelle LAMM
jeudi 27 à 11h30
Le bonheur est dans le pré,
le risque juste à côté ?

L’association de la Belle Toile organise depuis plus de 20 ans des camps d’été à caractère intégratif. Chaque été campent dans un champ une soixantaine d’enfants de 3 à 14 ans dont un quart sont porteurs de différents handicaps : physique, psychique, social ou encore maladie chronique. Encadrés par une vingtaine de moniteurs bénévoles, certains actifs dans le domaine de la santé et de la relation, d’autres provenant de milieux professionnels très variés.
Cette activité est en décalage avec les pratiques habituelles de par la constitution de l’équipe, le contexte d’activité et la diversités des enfants accueillis. Cela expose-t-il plus à certains dangers ? Prendre des risques, c’est sortir de la routine, c’est laisser entrer la vie avec tout ce qu’elle peut amener d’imprévus. Chaque année des risques sont pris, par exemple en emmenant des enfants présentant des problématiques jamais rencontrées, comme le diabète, la psychose grave, l’autisme. Différents moyens sont alors mis en place afin de réduire le risque au minimum : formation, préparation, aménagement du cadre. Chaque jour de petits risques sont pris, qui ne nécessitent pas de bravoure ou de courage exceptionnel, mais qui peuvent changer la vie de certains enfants et de leur famille.
En s’offrant la possibilité de prendre des risques, petits ou plus grands, avec courage mais sans témérité, les intervenants constatent souvent qu’ils représentent un potentiel d’enrichissement considérable. Ils ont choisi de considérer ces imprévus tout comme les obstacles, les difficultés, comme autant de chances de développer leur imagination, leur ouverture au monde et leur acceptation de ce qui diffère de la norme.

Isabelle Lamm est membre fondateur de l’association la Belle Toile et animatrice dans une maison de quartier à Genève. Héloïse Miéville Marcadé est éducatrice spécialisée, sécrétaire et monitrice à la Belle Toile.


• Dominique CHANDELLE
jeudi 27 à 14h00
Pratique innovante au sein d’une " Structure d’Accrochage Scolaire " : risque mesuré

Qu’un élève soit souvent absent, qu’il soit démotivé, indiscipliné, révolté par rapport à l’école ou même exclu définitivement d’un établissement scolaire, il peut être aidé à reprendre une place plus adéquate à l’école par ce que l’on appelle un Service d’Accrochage Scolaire (SAS).
Le jeune pourra y apprendre à se redécouvrir et à changer ses représentations de l’école et de l’autorité…
Outre le suivi scolaire, différents media sont utilisés pour atteindre ces objectifs : le théâtre, les jeux de rôle, la préparation d’une élocution, la réalisation d’un projet, la participation à un camp de plusieurs jours sont autant de moyens offerts au jeune de dépasser sa peur de l’inconnu. Une concertation étroite est également organisée avec la famille et le réseau, afin de mobiliser toutes les forces autour d’un jeune en difficulté.
Cet atelier présentera l’histoire de ce projet novateur, sa naissance et son fonctionnement, ainsi que les risques encourus par rapport au jeune, au personnel, à l'école et au système.

Dominique Chandelle est responsable de Rebonds, Service d’Accrochage Scolaire en région liégeoise (Belgique).


Mbaye Thierno SAGNA
jeudi 27 à 15h00
La prise en charge communautaire de la maladie mentale au Sénégal : entre tradition et innovation

Les sociétés africaines sont organisées sur un mode concentrique allant de la famille à l’ethnie en passant par les clans et les tribus. Au Sénégal, nous distinguons en plus de cela l’appartenance à une forme de classe sociale qui est la caste. L’individu n’existe que par et pour ce mode organisationnel qui régit le réseau relationnel et le lie au monde invisible des ancêtres et au monde de sa communauté toute entière.
La pratique clinique en psychiatrie Fann a très tôt introduit les données culturelles que seule la famille possède dans la compréhension de la prise en charge du patient.
Le Pr Henry Collomb, psychiatre militaire français, a développé avec ses collaborateurs sénégalais les villages psychiatriques comme lieux de thérapie institutionnelle et de groupe intégrant l’environnement culturel par la présence de la famille et du thérapeute traditionnel. Le village thérapeutique s’inspire alors de la tradition telle qu’elle s’observe dans les communautés thérapeutiques autour des guérisseurs.
La pratique du " Pënc " a été instaurée au CHU Fann. Il s’agit d’une assemblée communautaire réunissant malades, accompagnants (membre de la famille) et personnel soignant sous une case symbolisant l’arbre à palabre pour discuter des problèmes de la communauté qui vit à l’hôpital.
Parallèlement à ce dispositif institutionnel, les familles mettent en œuvre d’autres procédés thérapeutiques traditionnels pour comprendre le sens de la maladie mentale que seul le "saltigué" ou prêtresse qui peut entrer en communication avec le monde invisible (des djinns et des rabs) peut interpréter. C’est le phénomène du "ndëpp" très pratiqué chez les Ouolofs et Lébous. Il s’agit d’une prise en charge traditionnelle et communautaire par des rituels visant à assurer la guérison du malade et à réparer la faute commise.

Mbaye Thierno SAGNA est éducateur spécialisé et thérapeute familial au Service de Pédopsychiatrie " Kër Xaleyi " du CHU Fann-Dakar Sénégal.

 

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" pratiques innovantes "

Comment la créativité peut-elle se développer pour innover ou améliorer des pratiques existantes dans un cadre suffisamment sûr pour observer le principe du "primum non nocere" du soignant ? Quel contexte la société, le monde associatif, et les bénéficiaires peuvent-ils construire pour encourager de tels efforts ?

• Vous travaillez avec des enfants, des adolescents ou des adultes en difficulté.
• Vous avez ressenti la nécessité ou l’envie d’innover, de (ré-)inventer votre pratique, de prendre des risques
calculés pour améliorer votre offre de soin.
• Vous êtes prêt à prendre le risque de partager avec
d’autres professionnels vos convictions, vos doutes,
l’originalité de votre modèle d’intervention…

Saisissez l’occasion de notre "congrès off" !

Ecrivez-nous et proposez-nous un projet d’intervention (titre et résumé du contenu envisagé), accompagné de votre curriculum vitae, avant le 1er septembre 2008.
Nous reprendrons contact avec vous au mois d’octobre pour formaliser l’organisation.
catherine.denis@parole.be

 
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