L’être humain est aux prises avec la conscience de sa solitude fondamentale. En même temps, il éprouve la nécessité absolue des liens à l’autre pour vivre, se construire, grandir, évoluer. Si l’attachement tel qu’il est vécu et appris dans la prime enfance marque de son empreinte toute la vie, nous entretenons, à chacun de nos cycles de vie, des liens et des relations significatives avec les autres.
Au cours de l’existence, de nombreux remaniements des liens, des dépendances et des attachements vont se produire, fruits d’une évolution spontanée ou d’accidents de la vie qui les imposent.
Chaque fois qu’une relation significative s’éteint, brutalement ou à petit feu, par choix ou par contrainte, s’éprouve la douleur de la perte et du manque. Face à l’absence, il s’agit de se réorganiser, de négocier le virage, de passer le cap, de donner une autre place à ce qui a été et de continuer à vivre en tissant de nouvelles relations.
Lors de ce congrès, nous voulons aborder ce qui se passe lorsque les relations qui comptent s’arrêtent :
Le sentiment d’abandon : comprendre la blessure initiale de l’enfant et ses conséquences sur les relations futures ;
La perte d’un être cher dans l’enfance (parent, frère, sœur) et à l’âge adulte ;
L’enfant confronté à l’imprévisibilité de ses figures d’attachement : enfant abandonné, suspendu, balloté, en attente ;
La rupture conjugale ;
La perte de l’unité familiale ;
Pertes et ruptures à l’adolescence ;
L’exclusion sociale : la perte du tissu social qui intègre et donne une valeur à la personne ;
La migration : partir, renoncer, recommencer …
Comment accompagner des enfants, des adultes, des familles qui doivent faire le deuil d’une relation significative (suite à un décès, un suicide, une rupture, un abandon, une disparition, un divorce) ?
Cette question est au cœur de nombreuses souffrances que nous rencontrons chez nos patients.
Comment rompre ou supporter cet isolement non désiré ?
Que faire de ce manque parfois impossible à combler ?
Comment revivre après le deuil ? Que garder du lien après la disparition de la relation ?
Quel secours trouver dans la psychothérapie, mais aussi dans l’art, dans l’action sociale ou dans la philosophie pour alléger le poids de ces questions ?
Quand et pourquoi rompre une relation ? Quelle est l’influence du professionnel de la relation d’aide sur le travail de la
« bonne distance » ? Comment cette question est-elle connotée par les représentations personnelles, épistémologiques, culturelles, philosophiques, sociales de l’intervenant ?
Jeudi 05/12/2013
de 10h00 à 18h00
Vendredi 06/12/2013
de 9h00 à 17h30
UNESCO :
125, avenue de Suffren - 75007 Paris
Ce congrès s’adresse aux professionnels de la relation d’aide : éducateurs spécialisés, travailleurs sociaux, psychologues, médecins, infirmiers, thérapeutes, qui accompagnent des personnes en souffrance ou en difficulté.
L’objectif est de leur permettre d’acquérir de nouvelles connaissances et de nouveaux moyens pour accompagner des personnes subissant la perte d’un être cher ou la rupture d’une relation significative, et pour soigner les enfants et les adolescents qui ont connu des ruptures multiples depuis leur plus jeune âge. Une attention particulière sera aussi réservée aux personnes qui sont privées de liens sociaux fondamentaux : les sans-abris, les migrants et autres personnes souffrant de l’exclusion.