Entre les professionnels de la relation d’aide et de soin et les familles en grande difficulté, il peut exister un désespoir et une méfiance qui circulent dans les deux directions.
Même lorsque les « bénéficiaires » acceptent de montrer patte blanche, ils peuvent percevoir nos propositions d’aide comme une violence, un piège, un problème supplémentaire. Leur histoire est souvent jalonnée de sentiments de trahison, de colère, d’injustice ou d’abandon de la part de ceux qui avaient prétendu leur apporter de l’aide.
D’un autre côté, quel professionnel n’a jamais été gagné par un profond sentiment de découragement, se demandant s’il était vraiment raisonnable de fonder quelque espoir sur les capacités d’évolution d’une personne, d’une famille, d’un couple parental, d’un adolescent délinquant …
Comment réduire le fossé entre les professionnels avec leurs bonnes intentions et les usagers avec leurs résistances ouvertes ou dissimulées ?
Entre les familles qui montrent qu’elles ont besoin que l’on croie en un futur meilleur et les professionnels qui attendent l’émergence d’une demande authentique pour commencer à s’investir ?
Quels enseignements peut-on tirer du récit des expériences traumatiques que les familles ont connu dans leur histoire avec les intervenants, les services, les institutions ?
Peut-on créer un contexte favorable à l’établissement d’un sentiment de sécurité et de confiance mutuelle nécessaire pour travailler les souffrances ? |
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Comment mobiliser notre capacité de croire au potentiel de changement des personnes et leur transmettre cette force contagieuse ?
Enfin, il faudra aussi aborder la question de la confiance entre les professionnels : dépasser les actes de disqualification, les rivalités, les luttes de pouvoir ou de territoire pour offrir un collectif humain, continu, organisé aux personnes en difficulté. Comment travailler en co-intervention, en équipe, en réseau dans le respect de chacun pour le bénéfice de tous ?
Ce congrès s’adresse aux professionnels de l’enfance et de la relation d’aide (éducateurs, assistants sociaux, psychologues, médecins, infirmiers, juristes, etc.)
confrontés à de nombreuses situations où les personnes ne sont pas demandeuses d’aide parce qu’elles se méfient de ceux qui disent vouloir les aider et parce qu’elles ne se croient pas capables de changements.
Il poursuit l’objectif de leur permettre de découvrir ou d’approfondir des modes de pensée et d’action destinés à transformer cette
« légitime méfiance » en relation de confiance porteuse de changement. Ainsi, seront présentés différents modèles d’intervention qui refusent la stigmatisation et la culpabilisation des personnes en difficulté, sans pour autant minimiser leurs souffrances.
A l’occasion des questions-réponses, des tables rondes de fin de journée et du congrès « off », les participants pourront apporter leur propre contribution à ce vaste chantier. |