COMPLET

PARIS

MAISON DE L'UNESCO

19 & 20 NOVEMBRE

2018

L'arrivée d'un enfant au sein d'un couple est un bouleversement majeur qui ne laisse intact ni l'homme devenu père, ni la femme devenue mère, ni le couple devenu « parents ».

Dans notre société, les conjoints se trouvent ainsi, aujourd'hui encore plus qu'hier, enjoints de mener de front avec le même brio une « carrière » de parents ayant à cœur de prendre parfaitement soin de leurs enfants et une « carrière » de couple conjugal, amoureux, désirant, vigilant de ne pas laisser la parentalité étouffer leur histoire intime.

C'est ainsi devenu un lieu commun que de regretter que le volet parental triomphe souvent sur le conjugal, vide le couple de son désir, l'épuise, le terrasse pour ensuite lui survivre pour l'éternité !

C'est du moins dans ce sens que réfléchissent bon nombre de professionnels chargés de prendre soin de la conjugalité. Il est ainsi recommandé aux jeunes parents en crise de ne pas laisser la famille prendre le pas sur le couple. Et la décision de « rester ensemble pour les enfants », qui fut longtemps la norme, ne semble plus aujourd'hui être une option acceptable.


Alors que l'influence de la parentalité sur la relation conjugale est l'objet de beaucoup d'attentions, nous proposons de réfléchir à l'occasion de ces deux journées à la question inverse : comment la relation entre les parents influence-t-elle leurs capacités parentales ?

Dans notre pratique de terrain, nous rencontrons de nombreux enfants empêtrés dans des dysfonctionnements, des conflits, des difficultés, existant entre leurs parents. Beaucoup d'intervenants sollicités pour venir en aide à ces enfants en arrivent à faire le constat que les difficultés manifestées par ceux-ci pourraient s'apaiser si leurs parents fonctionnaient mieux ensemble, qu'ils vivent sous le même toit ou qu'ils soient séparés.



Ce congrès s'adresse aux professionnels de l'éducation, de l'aide, du soin et de la justice à qui sont confiées différentes missions :

  • aide éducative en milieu ouvert au bénéfice d'enfants en danger ou en difficulté ;
  • accompagnement de familles précarisées ;
  • médiation familiale, thérapie de couple, conseil conjugal ;
  • expertise psycho-judiciaire, investigation éducative ;
  • juge aux affaires familiales ;
  • défense d'un mineur ou d'un parent dans une procédure de divorce ;
  • coaching parental ;
  • travail psychothérapeutique avec des enfants ou des adolescents ;
  • soutien individuel à l'adulte ;
  • visites médiatisées ;
  • accompagnement d'enfants ou d'adolescents temporairement éloignés de leur famille (en foyer, à l'hôpital, en famille d'accueil) en lien avec des difficultés familiales non résolues ;
  • accueil et soutien de femmes victimes de violences conjugales



Il permettra aux participants de :

  • donner du sens aux symptômes de l'enfant en les mettant en lien avec des difficultés dans la relation parentale ;
  • mettre en œuvre des interventions pour motiver les parents à s'engager dans des changements au bénéfice de leurs enfants ;
  • s'approprier des moyens nouveaux pour accompagner des parents ensemble ou séparés et les aider à dépasser les difficultés qu'ils rencontrent pour que leurs enfants puissent grandir plus sereinement ;
  • acquérir des repères pour soutenir les parents dans ce qu'ils veulent construire ou reconstruire.


Lundi 19 novembre 2018


Matinée: de 10h à 12h30

Ouverture

Gérard NEYRAND
L'épreuve du devenir parent dans la société hypermoderne :
conjugalité, individualisme et parentalité

Nous vivons à l'heure des paradoxes, leur profusion tient sans doute à la profondeur et à la vitesse avec lesquelles les transformations de la sphère privée, de la famille et de la vie intime se sont produites. Depuis les Lumières et la Révolution française, l'individu n'a fait que prendre de plus en plus d'importance, dans une tension croissante entre l'individu-citoyen et l'individu-consommateur. Dans le même temps, l'amour et les relations affectives ont pris une importance qui les place au centre du fonctionnement conjugal et familial, alors que les dimensions plus institutionnelles du couple et de la famille se sont estompées. On en arrive alors à ce paradoxe central que l'on peut désigner comme celui de l'individualisme relationnel. Aujourd'hui, il s'agit de se réaliser soi-même, mais cette réalisation de soi passe d'abord par les relations avec ceux qui nous sont les plus proches : le conjoint, puis l'enfant. Cette situation nouvelle place en tension ces deux partenaires privilégiés de l'individu contemporain.

A travers l'oxymore de l'amour individualiste, Gérard Neyrand va montrer de quelles multiples façons les couples contemporains tentent de sortir des contradictions de la vie moderne, en essayant de préserver leur relation decouple tout en affirmant leur autonomie et leur individualité. Les risques sont grands, si on en croit la croissance des séparations conjugales, et la fréquence des tentatives inabouties de mise en couple. Ils se cristallisent encore plus lorsqu'arrive l'enfant et qu'il vient malgré lui se placer en partenaire de chacun de ses parents, les amenant parfois à la séparation tant sa venue vient troubler un équilibre conjugal, dont la précarité était masquée.

Cette intervention s'efforcera d'expliciter les logiques contradictoires qui traversent la sphère privée, et encore plus son noyau, l'intimité, tout en évoquant les différentes stratégies que les individus mettent en place pour essayer de protéger leur couple et de préserver leurs relations parentales, à l'heure où c'est sur celles-ci que les injonctions à la l'amour inconditionnel et à la pérennité du lien se sont reportées.

Gérard NEYRAND est sociologue, professeur émérite à l'université de Toulouse, membre du CRESCO (EA 7914), directeur du laboratoire associatif CIMERSS à Bouc Bel Air. Il publie aussi sur son site www.gerardneyrand.fr. Il est l'auteur de nombreuses publications, en particulier « L'amour individualiste : comment le couple peut-il survivre ? » (Erès, 2018) ; « Malaise dans le soutien à la parentalité. Pour une éthique d'intervention » (avec Daniel Coum, Marie-Dominique Wilpert), Erès, 2018) ; « Père, mère, après séparation. Résidence alternée et coparentalité » (avec Gérard Poussin, Marie-Dominique Wilpert),Toulouse, 2015.

Jean-Paul MUGNIER
Mamy et papy nous appellent les chicoufs

Chic, nous avons les petits-enfants la semaine prochaine ! Ouf, la semaine est passée nous allons pouvoir retrouver le calme de notre maison ! Être grand-parent c'est pas si facile. Il faut savoir garder la bonne distance, être disponible sans être envahissant, avoir un regard éloigné sur la façon dont nos enfants éduquent les leurs et penser sans le dire qu'on aurait fait autrement ! Se rappeler que, sans doute, lorsque nous étions de jeunes parents, les nôtres se firent des remarques semblables… Puis ne pas oublier que nos enfants sont attentifs, comme nous l'étions à leur âge, au genre de grands-parents que nous sommes : ils ne vont tout de même pas nous confier leurs enfants dans n'importe quelle condition ! Ainsi, la naissance des enfants met en lumière la nature des liens unissant les générations entre elles. Tantôt tuteurs de résilience lorsqu'une épreuve survient dans la vie de leurs enfants devenus parents, les grands-parents peuvent aussi perpétuer une souffrance lorsqu'ils instrumentalisent leurs petits-enfants pour s'exonérer de leur responsabilité dans l'apparition de cette souffrance chez leur propre enfant. Des exemples cliniques permettront de présenter ces deux scenarios ainsi qu'un troisième : quand les petits enfants deviennent à leur tour tuteurs de résilience pour leurs grands-parents.

Jean-Paul MUGNIER, thérapeute familial et de couple, fondateur de l'Institut d'études Systémiques à Paris, auteur de différents romans et essais dont La vie éternelle (Amalthée), La promesse des enfants meurtris (Fabert), Le silence des enfants (L'harmattan)

Après-midi : de 14 h à 18h

Nicole PRIEUR et Bernard PRIEUR
L'argent, séparateur ou réparateur lors des séparations et des recompositions familiales

Nous savons désormais que la place et la fonction de l'argent varient par rapport à l'âge des enfants et aux cycles de vie du couple et du groupe familial. Nous montrerons comment ces liens d'argent se complexifient quand liens de cœur et liens de sang coexistent comme c'est le cas dans les familles recomposées où la coparentalité peut céder sa place à la multi-parentalité. En période de crise, lors des ruptures de couple, nos calculettes inconscientes s'emballent et ont tendance à perturber le lien éthique et nos diverses loyautés filiales, conjugales, parentales. Comment calmer et apaiser cet emballement ?

Nicole PRIEUR, philosophe, hypnothérapeute. Auteure de plusieurs ouvrages dont « Les trahisons familiales », Ed. Denoël puis Marabout – « Petits règlements de comptes en famille », Ed. Albin Michel – « L'hypnose pour tous : une autre voie pour alléger sa vie de famille et couple », Ed. Payot Psy, éditrice du site internet www.parolesdepsy.com

Bernard PRIEUR, psychanalyste, thérapeute familial, ancien-expert à la Cour d'Appel de Paris, directeur fondateur du CECCOF Formation, co-auteur avec Nicole Prieur de « La famille, l'argent, l'amour » Ed. Albin Michel, auteur de « L'argent dans le couple », Ed. Albin Michel

Nicole GUEDENEY
Parents et jeunes enfants dans les familles à risques multiples :
Les poupées russes de l'attachement

L'exercice de la parentalité auprès de jeunes enfants est une des tâches les plus exigeantes qui soient. La théorie de l'attachement contribue à éclairer la complexité des défis pour de jeunes parents vivant dans une situation dite à risques multiples ; c'est-à-dire marquées par l'accumulation de facteurs de risques depuis les risques biologiques aux risques sociétaux et par l'absence de facteurs de protection. Reconnaitre la difficulté du défi ne signifie pas stigmatisation mais plutôt de réfléchir à la singularité des prises en charge utiles pour ces parents et ces jeunes enfants. Apres avoir exposé les aspects théoriques, je résumerai l'état de la question à partir des principaux programmes thérapeutiques "attachement informés" destinés aux familles en grandes difficultés.

Nicole GUEDENEY est pédopsychiatre, docteur ès Sciences. Elle exerce comme clinicienne, responsable du service de psychiatrie infanto-juvénile à l'Institut Mutualiste Montsouris de Paris. Elle est spécialiste de l'attachement et a enseigné dans diverses universités et écoles. Elle est l'auteure de nombreux articles et livres dont « Apports de la théorie de l'attachement aux traitements conjoints parents-bébés » (Erès, 2007).

" L'ÉCONOMIE DU COUPLE " Un film de Joachim Lafosse


Après 15 ans de vie commune, Marie et Boris se séparent. Or, c'est elle qui a acheté la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux enfants, mais c'est lui qui l'a entièrement rénovée. À présent, ils sont obligés d'y cohabiter, Boris n'ayant pas les moyens de se reloger. A l'heure des comptes, aucun des deux ne veut lâcher sur ce qu'il juge avoir apporté.

Réalisateur : Joachim Lafosse.
Acteurs : Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Margaux & Jade Soentjens, Marthe Keller.
Durée : 1 h 41.
Origine : Belgique/France.
Sortie : 2016.
Distributeur : Le Pacte





Mardi 20 novembre 2018


Matinée: de 9h à 12h15

Karen SADLIER
Parentalité et violence dans le couple

Quel type de parentalité peut-on construire face à la violence conjugale ? Pouvons-nous parler de co-parentalité qui implique une capacité de négociation typiquement absente dans le contexte de violence ou pouvons-nous travailler autrement tout en soutenant des relations parento-infantiles adaptées. L'idée que l'auteur de violence peut être un conjoint violent mais un parent adapté n'est pas soutenu par la recherche. L'auteur a tendance à avoir plusieurs difficultés dans sa relation avec ses enfants en raison des éléments de sa propre personnalité. En plus, la victime de violence dans le couple se trouve souvent isolée et disqualifiée dans son rôle de parent par l'auteur, rendant autant plus difficile le fait d'être parent face aux enfants en souffrance. Cette conférence présentera les spécificités de la parentalité face à la violence dans le couple, en s'appuyant autant sur des études dans le domaine que sur des exemples concrets.

Karen SADLIER est docteur en psychologie clinique d'origine américaine et auteur de plusieurs ouvrages sur l'enfant et la famille face au trauma. Elle exerce en cabinet privé. Entre 1996 et 2014 elle a dirigé le département enfants et adolescents au Centre du Psychotrauma de l'Institut de Victimologie, Paris. Ancienne secrétaire générale de la Société Européenne pour l'Etude du Stress et du Trauma, elle est souvent auditionnée par des instances de l ‘Etat comme expert.

Catherine DENIS
Défendre les enfants victimes de conflits parentaux :
comment sortir d'un dialogue de sourds avec leurs parents ?

Que ce soit dans notre vie privée ou dans notre profession, il n'est pas rare d'être amené à côtoyer des parents séparés qui se livrent une guerre sans pitié. Notre empathie d'adulte extérieur à la situation se dirige naturellement vers l'enfant confronté sans répit à ce conflit et qui en est à la fois le témoin, l'otage et la victime. La tentation alors est grande de chercher à « responsabiliser », (autant dire « culpabiliser » !) le ou les parents par rapport à ces comportements. Hélas, cette stratégie s'avère souvent vaine et même contre-productive : les parents se sentent incompris, jugés, isolés, et c'est une fois de plus leur enfant qui paie le prix de cette frustration. Pour autant, une écoute bienveillante de la souffrance du parent blessé ne suffit pas pour apaiser la situation. Un thérapeute individuel, à la manière d'un meilleur ami ou d'un confident, peut certes aider la personne à traverser cette période sombre mais n'a pas réellement la possibilité d'exercer une influence sur la relation entre les ex-conjoints. Le contexte de l'aide sous contrainte, lorsque des parents en grand conflit reçoivent l'injonction de consulter suite au mal-être de leur enfant, enseigne de nouvelles voies : moyennant beaucoup d'énergie et une certaine détermination, il est en effet possible de prendre soin de ces ex-conjoints blessés par leur histoire commune et de faire en sorte que le passé ne s'invite plus constamment dans ce qu'ils essaient de construire aujourd'hui.

Catherine DENIS est psychologue et thérapeute familiale. Elle partage son temps entre l'Association Parole d'Enfants dont elle est la directrice et le Centre Liégeois d'Intervention Familiale où, en tant qu'intervenante, elle accompagne des familles sous mandat des autorités de l'Aide à la Jeunesse.

Stéphanie HAXHE
« Quand mon besoin heurte le tien » :
enfants et parents dans la recomposition familiale

La famille recomposée est confrontée à de nombreux défis et questionne de façon à la fois intéressante et complexe ce qui pourrait sembler être un ensemble d'évidences, de faits. Qu'est-ce qui fait "famille"? Les enfants d'un groupe familial "recomposé" sont-ils frères et soeurs? Mais aussi...comment concilier les besoins et les rythmes de chaque membre, du couple et de la famille dans son ensemble? Cette dernière question peut se révéler une des plus douloureuses, à l'origine d'une demande d'aide par la famille elle-même ou par un tiers. En effet, la confrontation du besoin de l'enfant à celui du parent fait quelque fois naître de la culpabilité, de l'incompréhension ou du rejet. S'ouvre alors l'importance d'un dialogue authentique dans lequel le vécu et les attentes spécifiques et légitimes (et parfois destructrices) de chacun trouvent une place et rencontrent le vécu de l'autre, des autres. La présentation s'appuiera sur des observations issues de la clinique et de la recherche.

Docteur en psychologie, maître de conférences à l'université de Liège, psychologue à SOS Village d'Enfants Belgique, thérapeute de famille et formatrice à l'approche contextuelle. Auteur de « L'enfant parentifié et sa famille » (Érès, 2013). Après-midi: de 13h45 à 17h30

Après-midi: de 13h45 à 17h30

Susann WOLFF
« Un enfant a besoin d'un papa et d'une maman » :
l'homoparentalité comme défi à un fantasme infantile

Qu'est-ce qui constitue l'homosexualité ? Comment comprendre que des homosexuels aient le désir d'avoir des enfants ? Comment font-ils pour en avoir ? Que sait-on de la vie des enfants grandissant avec des parents de même sexe ? Comment se construisent-ils ? Qu'en est-il de la différence des sexes pour eux ? Sont-ils susceptibles de devenir homosexuels à leur tour ? Le sujet de l'homoparentalité bouscule nos repères identitaires, nous fait sentir les limites de nos modèles culturels et psychologiques, et c'est sans doute la raison pour laquelle cette configuration familiale plutôt récente suscite soucis et passions. S'appuyant sur ses projets de recherche à l'Université de Louvain-La-Neuve (Belgique), la conférencière présente les réalités psycho-sociales de ces familles et de leurs enfants.

Formée à la société Psychanalytique de Paris, Susann WOLFF est aujourd'hui membre titulaire de la société Belge de Psychanalyse, société composante de l'international Psychoanalytical association, et professeur de psychologie clinique à l'Université Catholique de Louvain et à l'Université Libre de Bruxelles. Elle a publié aux Editions De Boeck en 2007, Psychanalyse pour une certaine liberté.

Jean VAN HEMELRIJCK
« J'dis ça, j'dis rien » ou la Malséparation

Peut-on un jour se séparer de cet autre que l'on a aimé et que peut-être on aime encore ? On peut, bien sûr, s'éloigner, s'éviter, se désaimer, se défaire, s'écarter...mais se séparer ? Effacer de son corps et de son âme, les traces de ce partenaire que l'on a côtoyé, désiré, aimé, caressé, mais qui aussi nous a énervé, amusé et intrigué... ? Au-delà du fait, que c'est dangereux sur le plan psychique, tenter de se séparer est un mouvement complexe qui demande du temps, de la force et de la souplesse. Cette période est quelquefois, encombrée par la présence de tristesse, de colère, de désespoir ou de haine. Et quelquefois, elle ne concerne pas uniquement deux personnes, mais engage des enfants. Ceux-ci deviennent rapidement des enjeux importants des processus de séparation. Des attitudes qui portent des noms barbares comme protection, mission, instrumentalisation, instigation, aliénation, loyauté participent de ce mouvement et placent souvent les enfants dans des postures d'inconfort. Comment permettre à l'enfant de ne pas s'y perdre et l'autoriser à se mettre en congé ?

Jean VAN HEMELRIJCK est psychologue et psychothérapeute individuel, de couple et de famille. Il enseigne à l'ULB en fac de Psychologie et est formateur en thérapie familiale à la Forestière (Bruxelles), au CEFA (Genève) et à AMONTS (Montpellier). Il est l'auteur du livre « La malséparation. Pourquoi on n'est pas séparé alors qu'on n'est plus ensemble » (Payot, 2016).

Jean-Claude MÉTRAUX
Etre parent dans un couple mixte, un regard clinique

La naissance d'un enfant, dans un couple mixte, soulève des enjeux que les parents n'avaient pas forcément anticipés : prénom, lien avec les familles d'origine, circoncision éventuelle, langue que l'on parle. Puis, à mesure que l'enfant grandit, de nouvelles questions se posent: rôles respectifs du père et de la mère, normes éducatives, conception de l'adolescence (relatives aussi au genre de l'enfant), etc. Ces divers « problèmes » seront abordés. Mais une attention particulière sera réservée à l'asymétrie entre les deux membres du couple, entre l' « autochtone » et le « migrant » (du moins lorsque l'un des parents est « autochtone » et l'autre d'origine « migrante »). Cette asymétrie (avec l'« autochtone » en position « favorable ») est particulièrement présente dans les situations de séparation et de divorce. Cette conférence proposera aux intervenants des idées propices à la création d'une alliance avec les deux parents, à une réduction de cette asymétrie, et consécutivement à une meilleure résolution des difficultés, à un moindre écartèlement de l'enfant.

Jean-Claude MÉTRAUX est psychiatre et psychothérapeute de l'enfant et de l'adolescent, auteur de nombreux ouvrages comme « La migration comme métaphore » (la Dispute, 2011). Engagé auprès des victimes de conflits armés, puis des migrants, il a constamment conçu son activité professionnelle comme un lieu de création politique. En tant que pédopsychiatre, ce sont les familles vivant dans la grande précarité qui l'ont mobilisé tout au long de sa carrière.

Damien D'URSEL
L'impact de la « parentalité positive » sur la dynamique des familles et sur les couples en séparation

Depuis quelques années on assiste à un foisonnement de savoir sur la parentalité et à l'émergence de nouveaux concepts et labels (parentalité positive, parentalité bienveillante, créative, ludique, consciente…) ainsi qu'à une offre de formations et à des services nouveaux à destination des parents (guidance parentale, soutien à la parentalité, coaching parental, …). Le bien-fondé de ces nouvelles manières de « faire parent » se trouve souvent confirmé par des études réalisées à grande échelle, pour la plupart dans les pays anglo-saxons. Leur diffusion au plus grand nombre aurait donc tout pour nous réjouir.

La difficulté réside cependant dans la manière dont un tel savoir peut être utilisé par le parent qui s'en prétend détenteur, au sein de la dynamique familiale. On voit ainsi parfois apparaître des formes de coalitions entre le parent ‘sachant' et les enfants, « contre » l'autre parent qui s'en trouve discrédité. Quand la famille traverse une grave crise ou qu'une séparation conflictuelle intervient, des professionnels (avocats, juges, médiateurs, psychologues, experts et services en tous genres) peuvent être convoqués au chevet de la famille, et tendre à stigmatiser à leur tour le ou les parents qui resteraient en marge de ces bonnes pratiques parentales, et/ou qui n'arriveraient pas (ce qui va souvent de pair) à s'investir dans la construction d'un « couple parental » pour le meilleur intérêt des enfants.

Faut-il pour autant s'opposer à ce mouvement de diffusion d'une forme de savoir sur la parentalité ? Faut-il arrêter d'encourager les parents séparés à s'engager dans un dialogue entre eux pour ce qui concerne les enfants, à distance du passé conjugal resté parfois fort encombrant ?

Certaines pistes de travail avec les parents seront évoquées. Il s'agira notamment de la réintroduction d'une vision positive de la complémentarité entre les différentes approches éducatives qui opposent les parents ; et, dans le même mouvement, d'un soutien aux processus de deuil et de différenciation nécessaires entre les ex-conjoints en séparation. Il sera question par ailleurs de s'attacher à transmettre un savoir parental re-complexifié, c'est-à-dire à distance des recettes simplistes imposées d'en haut, et en lien avec les pratiques et croyances des parents. Sera aussi évoquée l'idée de la promotion d'une forme de « coparentalité minimaliste », qui mette moins sous pression les parents en conflit et en crise.

Damien D'URSEL est avocat, médiateur familial, coach parental et formateur. Sa pratique de la médiation est marquée par le modèle transformatif de la médiation, l'anthropologie et les techniques de la thérapie familiale systémique. Il a le souci constant d'améliorer l'accueil en médiation des publics récalcitrants et/ou pris dans des situations de conflits intenses. Il a développé une expertise particulière dans les domaines de la médiation interculturelle et de la médiation familiale internationale. Il est l'auteur de « La médiation, entre tradition et modernité familiales. Le défi de la médiation pour tous, par une prise en compte des modèles familiaux, des valeurs et des cultures » (Presses Universitaires de Louvain).


Informations pratiques

Lieu et dates

  • Lundi 19 novembre 2018 de 10h00 à 18h00
  • Mardi 20 novembre 2018 de 9h00 à 17h30

MAISON DE L'UNESCO
125, avenue de Suffren
75007 Paris
Métro : Ségur ou Cambronne




NOS BONS PLANS

Quelques bons plans pour vous permettre de participer à notre congrès de Paris au moindre coût.

  • Finalisez votre inscription à notre congrès rapidement (inscription et paiement avant le 1er juillet) et/ou en groupe demandez les conditions pour bénéficier de l'inscription la plus avantageuse
  • Début des conférences à 10 heures : partez le matin même et économisez une nuit d'hôtel !
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Conditions d'inscription

Coût de l'inscription

Individuelle : 215 EUR ou 255 CHF
Par convention : 340 EUR


Inscription groupée de 5 personnes et plus > -20% (Cliquez ici pour les conditions)
Sans emploi > -50% sur présentation d'une attestation (pas de tarif de groupe).


L'inscription est ferme dès réception du bulletin d'inscription et du paiement (ou d'une attestation de prise en charge fournie par l'employeur). Les annulations de votre part ne font pas l'objet de remboursement, sauf motif exceptionnel sur présentation de certificat. Dans ce cas, nous retiendrons une somme de 25 EUR de frais administratifs.


Pour les demandes de prise en charge par un organisme de formation continue, n'hésitez pas à nous contacter afin d'obtenir tous les documents nécessaires à la constitution de votre dossier.




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