Les inscriptions au colloque sont ouvertes !    

" Tout ce que vous n’auriez jamais voulu savoir sur le sexe... "

QUAND L’INTIME S’INVITE


DANS LES INTERVENTIONS PSYCHOSOCIALES



Présentation DU COLLOQUE



En tant que professionnels de la relation d’aide (éducateurs, assistants sociaux, thérapeutes, psychologues, médecins, etc.), nous avons à nous préoccuper du bien-être des personnes au bénéfice desquelles nous travaillons. Pour ce faire, nous abordons ce qui les fait souffrir psychologiquement et physiquement, nous nous intéressons à leur vie quotidienne, à leur histoire, à leurs traumatismes ainsi qu’à la relation qu’ils entretiennent avec leurs proches. Nous identifions leurs difficultés socio-économiques. Nous nous penchons sur leurs projets, leurs valeurs, leur vision du monde. Nous mettons en doute quelques certitudes, désapprouvons certains actes, manifestons de l’inquiétude, cherchons à susciter de l’espoir ou de la motivation.

Parmi ces nombreux sujets qui peuvent se révéler délicats à aborder et douloureux, la sexualité occupe cependant une place à part. Omniprésente dans les médias, sur internet et dans la publicité, elle n’en demeure pas moins une zone sensible qui touche à l’intimité la plus profonde de l’être humain.

Si dans notre société, la sexualité, libérée d’un certain nombre d’entraves, constitue désormais une source d’épanouissement comme jamais auparavant, elle entraîne également un certain nombre de problèmes : relations non consenties, traumatismes, addictions en sont les plus visibles.

Lors de ce colloque, nous aimerions parler de ces situations où, dans une intervention psycho-socio-éducative lambda, la question très intime de la sexualité surgit, et où les intervenants se retrouvent déroutés, peu compétents, peu légitimes pour aborder ce sujet pas comme les autres qui s’impose sans nécessairement avoir été invité.


  • • Quand et comment aborder ce sujet avec des personnes qui ne feront probablement jamais la démarche d’une consultation sexologique ?
  • • Comment avoir le tact nécessaire pour respecter l’intimité et la pudeur de nos clients, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes ?
  • • Quels sont les comportements, les contextes, qui peuvent nous inquiéter ? Comment y réagir ?
  • Et aussi, comment passer d’une vision problématique de la sexualité, marquée par les expériences de violence, le non-respect, le trauma, le danger … à une vision de la sexualité comme une ressource, un facteur d’équilibre et de santé ?

Un colloque qui s’adresse à tous les professionnels de la relation d’aide et de soin qui éprouvent la nécessité de s’outiller pour aborder de façon adéquate les questions qui concernent la sexualité de leurs « clients » dans un contexte d’intervention généraliste qui ne prévoit pas explicitement d’aborder de tels contenus : accompagnement familial, relation éducative, milieu scolaire, placement en foyer, thérapie, etc.

Jeudi 26 mai 2016

9h15 : Ouverture du colloque
9h45

Jean-Yves HAYEZ
L'enfant, sa vie sexuelle et son psychothérapeute ... une occultation qui a la vie dure

La réalité de la sexualité infantile a été révélée et «normalisée» par Freud. Sous son impulsion et passées quelques hésitations, son existence n’est plus mise en question dans les textes scientifiques sur l’enfance. Pourtant, contrairement à ce qui concerne les adultes et les adolescents, les manifestations de la sexualité des enfants continuent à ne surgir dans le discours public que via quelques excès ou scandales : les victimes des pédophiles, les violeurs en culotte courte et autres suceuses et suceurs dans les cabinets des écoles maternelles ! Les parents et éducateurs participent à ces représentations et aspirations sociales où le refoulement prédomine toujours : certes, ils ont moins tendance à culpabiliser outrageusement leurs enfants autour des premières expressions de leur sexualité ; certes, ils se donnent une mission d’information (un certain nombre d’entre eux en tout cas, et alors parfois avec trop de détails prématurés) ; mais dans leur vision des choses, les exercices pratiques doivent se limiter à d’occasionnelles masturbations et à l’un ou l’autre jeu du docteur entre blondinets qui se découvrent. S’ils tombent sur du plus hard, c’est le retour de la colère et de la répression. Et les psychothérapeutes ? Un certain nombre se dégage de ces paradoxes socioculturels et parle de sa sexualité avec l’enfant sur un mode clair, authentique et serein. Mais la majorité silencieuse y reste probablement empêtrée ! Par exemple, si aucun matériel sexuel n’apparaît (quasi-) explicitement et spontanément dans les productions de l’enfant, ils s’abstiennent d’en parler eux aussi ou pire, ils ne pensent même pas que des questions sexuelles peuvent traverser et perturber l’enfant en secret. Ou alors, s’ils sont confrontés à du sexuel par hasard ou suite à une question ou à une révélation émanant des parents, ils posent un premier acte d’écoute mais au fond, ne savent pas bien comment réagir. L’écoute et l’aide au déploiement avortent vite et sont remplacés par des considérations moralisatrices «plaquées».

Jean-Yves Hayez se propose donc d’analyser plus sereinement et plus en détails d’autres chemins d’accompagnement de la sexualité des enfants en faisant appel à sa propre expérience thérapeutique, à ses lectures et aux conversations entre collègues ainsi qu'à de nombreux courriels envoyés par les parents, les éducateurs et même directement les jeunes.

Jean-Yves HAYEZ est pédopsychiatre et docteur en psychologie, professeur émérite de la Faculté de médecine de l’Université catholique de Louvain (Belgique). Il a créé et dirigé le service de psychiatrie infanto juvénile aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Seul ou en collaboration, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont «L’enfant victime d’abus sexuel et sa famille : évaluation et traitement» (Puf, 1997), «La sexualité des enfants» (Odile Jacob, 2004) et plus récemment «Psychothérapie d'enfants et d'adolescents. Témoignages d'un psychothérapeute éclectique.» (Puf, 2014).

11h00 Pause café
11h30

Samira BOURHABA et Marino CARNEVALE
Qu'est-ce que tu en penses ? Regards croisés sur l'accompagnement des victimes d'inceste

Samira Bourhaba travaille dans une équipe spécialisée dans la prise en charge des victimes d’abus sexuels intra-familiaux. Marino Carnevale est psychologue dans un planning familial, y intervenant dans le cadre de consultations thérapeutiques et en animations scolaires. Leurs contextes de travail respectifs les amènent à intervenir, exclusivement pour l’une, régulièrement pour l’autre, auprès de femmes et d’hommes, d’enfants, d'adolescents et d’adultes ayant subi des abus sexuels. Au départ de la spécificité de leur contexte d’intervention, entre la première ligne d’un planning familial et l’arrière-ligne d’une équipe spécialisée, ils ont développé au sein de leurs équipes des repères pour la prise en charge de ces situations. Par leur exposé, ils cherchent à croiser ces repères pour les questionner, les ajuster, dans une démarche réflexive utile à leur pratique, mais pour ouvrir aussi la possibilité d’une co-construction de savoirs, utiles à une clinique en réseau et à une meilleure prise en charge globale des victimes.

Psychologue, intervenante sociale et directrice du service Kaléidos (service d’accompagnement de mineurs victimes d’abus sexuels et de leur famille), Samira BOURHABA est également thérapeute individuelle et familiale.

Marino CARNEVALE est psychologue et psychothérapeute au planning familial le 37 à Liège. Il est également formateur dans l’enseignement supérieur social.

12h30 Pause de midi (libre)
14h00

Florence CALICIS
Vais-je violer leur intimité en parlant de sexualité ?

Engagée depuis de nombreuses années tant dans l’accompagnement des auteurs que des victimes d’abus sexuels, Florence Calicis témoignera en quoi cette pratique spécifique l’a aidée à aborder le thème de la sexualité dans le cadre de sa consultation quotidienne de thérapeute de familles, de couples et d’individus en service de santé mentale. Situations cliniques à l’appui, elle tentera de dégager quelques repères qui l’ont guidée sur ce chemin délicat et glissant, notamment le précieux alliage «tact - courage relationnel»

Florence CALICIS est psychologue, psychothérapeute systémicienne au service de santé mentale Chapelle aux Champs à Bruxelles, formatrice en thérapie familiale systémique au CEFORES (UCL, Bruxelles) et membre du Comité de rédaction de la revue Thérapie familiale.


15h00 Pause

15h15

Élisabeth CASTRO
Le corps dans son expression sexuée : une délicate question en institution pour enfants et adolescents

Dessiner les contours de la sexualité vécue par les enfants et les adolescents ne peut s'envisager sans évoquer la présence du corps dans la relation d'aide. Il ne s'agit pas exclusivement du corps réel, celui qui se laisse voir dans nos interventions, mais également du corps psychique. C'est-à-dire le corps imaginaire, imaginé, la représentation que chacun s'est construite au fil des expériences et des interactions. Cette image intégrée, véhiculée de part et d'autre sous différentes formes, envoie de façon implicite des messages sur la considération que nous avons de notre propre corps et pour le corps d'autrui. Lorsqu'elle touche la sphère de la sexualité et du genre, nous pouvons mesurer toute la complexité du phénomène.

Dans les institutions accueillant des enfants et des adolescents, nous sommes régulièrement, en tant que professionnels, confrontés à des comportements équivoques, à des attitudes voire un langage explicitement sexuel qui génèrent immanquablement un malaise. Il nous faut pourtant dépasser ce ressenti afin de pouvoir donner du sens et accompagner ces expressions inappropriées.

Pudeur, intimité, intégrité, séduction, érotisation, sexualisation, pulsionnalité, fusionnalité, différenciation, frontière... autant de concepts qu'il n'est pas aisé d'appréhender, ni pour les professionnels, ni pour les enfants et adolescents, ni pour les familles tant ils sont en résonance avec les vécus de chacun.

A l'aide de différents témoignages et situations cliniques, nous tenterons d'une part de clarifier les différentes notions autour du corps sexué et d'autre part d'identifier les facteurs participant à la construction d'une perception et d'une image corporelles intériorisées suffisamment contenantes et sécures.

Elisabeth CASTRO est psychomotricienne auprès du nourrisson, de l'enfant et de l'adolescent, intervenante à Kaléidos, en institution et en famille, formatrice.

16h15

Évelyne JOSSE
La souffrance des intervenants auprès des personnes victimes de violence sexuelle

Les thérapeutes et les travailleurs sociaux amenés à recueillir le témoignage poignant de victimes de violence sexuelle se confrontent à des situations qui leur font éprouver des émotions intenses. Cette surcharge émotionnelle peut être à l’origine d’une forme de traumatisation indirecte : stress traumatique secondaire, traumatisme vicariant ou fatigue de compassion. Si le burn-out concerne de nombreux travailleurs, toutes professions confondues, la traumatisation indirecte touche quant à elle spécifiquement les intervenants auprès de personnes en détresse. Elle se manifeste fréquemment par des symptômes de type post-traumatique et par une modification profonde de la vision de soi, de la sexualité, des autres, des relations amoureuses, du monde, etc.. En effet, la confrontation récurrente aux souffrances occasionnées délibérément par des tiers malveillants suscite une interrogation sur la nature humaine et remet en question les valeurs de base fondamentales régissant l’humanité.

Evelyne JOSSE est psychologue clinicienne formée en hypnose, thérapie brève et EMDR. Actuellement, elle est psychothérapeute en consultation privée, superviseur de psychothérapeutes, formatrice en psychotraumatologie et consultante en psychologie humanitaire. Elle est l'auteur de quatre ouvrages sur le traumatisme : «Le pouvoir des histoires thérapeutiques. L'hypnose éricksonienne dans la guérison des traumatismes psychiques» (Desclée De Brouwer,2007), « Letraumatisme psychique chez le nourrisson, l'enfant et l'adolescent» (De Boeck, 2011), «Interventions en santé mentale dans les violences de masse», écrit en collaboration avec Vincent Dubois (De Boeck, 2009) et «Le traumatisme psychique chez l'adulte» (De Boeck, 2014)

17h15 Fin



Vendredi 27 mai 2016


09h00

Michael STORA
Ecrans et sexualité, quels impacts dans la construction de l'enfant ?

La sexualité avec l'avènement d'Internet s'est comme démocratisée, pour le meilleur et pour le pire. Oser parler librement de sexualité même si c'est à l'abri du regard de l'autre est devenu une pratique banalisée aussi bien pour des adolescents en pleines découvertes de leurs sexualités génitales que pour bon nombre d'adultes. A l'abri du regard de l'autre, mais aussi à l'abri des instances que sont le Sur Moi et l’idéal du Moi, on constate une forte désinhibition sur la toile. Ainsi, il est important de ne pas confondre la mise en scène de soi et la réalité. On observe ainsi chez des adolescentes un exhibitionnisme parfois provocant alors que dans la réalité il y a une grande pudeur. Ainsi, la sexualité émergente se simule, tel un laboratoire de quête identitaire dont les feedbacks que sont les «like» ou autres commentaires vont venir confirmer la sexualité adulte en devenir. En marge, nous trouvons évidemment de nouvelles conduites à risques avec de nouveaux garde-fous que sont les projets de lois pour se protéger de ces tentatives de transgressions.

De formation de cinéaste, Michael STORA est devenu psychologue et psychanalyste. En 2000, il a co-fondé l’OMNSH (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines) pour rassembler les chercheurs et publier leurs contributions universitaires. Il forme des animateurs et éducateurs aux réflexions psychologiques sur les mondes interactifs. Parallèlement il exerce comme psychanalyste et reçoit de plus en plus d’adolescents et adultes qui sont «accrocs» aux jeux vidéo et au chat. Avec Serge Tisseron et Sylvain Missonnier, il est le co-auteur du livre «L’enfant au risque du virtuel» (Dunod, 2006).

10h00

Olivier RALET
La rencontre de l'intime et des codes culturels où se construisent les genres, les orientations et les modes de sexualité

Dans notre monde globalisé, nous sommes tous habités par plusieurs cultures à la fois, traditionnelles, modernes, postmodernes, présentes chez nous de longue date ou arrivées récemment. Or, les cultures sont des «dispositifs socio-pulsionnels» où les pulsions prennent leurs formes selon les codes et normes en vigueur, qu'elles s'y inscrivent ou qu'elles les transgressent. Il y a donc des histoires des sexualités. Comme intervenants, décoder (ou déconstruire) ces histoires avec nos «clients», en suspendant le jugement le temps de comprendre, peut permettre d'accompagner des réagencements plus harmonieux entre l'intime et la relation.

Olivier RALET est philosophe (ULB), certifié en sciences religieuses «Islam» (UCL) et membre du Cismoc, ethno-thérapeute, formateur d’adultes à l’interculturalité, auteur de nombreux articles notamment sur les rituels d’apaisement des troubles attribués à la possession au Maroc. Il est membre fondateur et président de l’ASBL Agenc’MondeS, dont le but social est d'explorer, mettre en place et développer des processus d'accompagnement et de (trans)formation visant à agencer les logiques complexes des systèmes et des cultures.

11h00 Pause café
11h30

Catherine AGTHE DISERENS
Le handicap vécu comme un troisième sexe...

Ou 5 étapes singulières traversées par les parents d’un-e fils/fille en situation de handicap et leurs implications sur la sexualité de ce-cette dernier-e.

- «Mon fils handicapé mental (9 ans) touche sans cesse son sexe, que pourrais-je faire pour que cela cesse ?»

- «Notre fille autiste (14 ans) va rester une petite fille toute sa vie durant. Elle a un niveau cognitif de 2 ou 3 ans et ne deviendra de toute façon jamais une femme. Regardez comme elle manipule sa poupée... nous ne pouvons pas imaginer qu’un homme s’intéresse à elle, ni elle à lui. Nous ne le voudrions jamais, nous aurions trop peur qu’elle n’y comprenne rien!»

On entend souvent dire que les parents ne peuvent voir leur fils/fille en situation de handicap comme un être sexué ! Si ce constat (souvent posé par les professionnels) est vrai pour un certain nombre d’entre eux, il ne l’est plus pour d’autres. Mais il faut reconnaître que ces parents-là traversent des étapes fondamentalement différentes de celles vécues par tout autre parent. De la naissance et jusqu’au jeune âge adulte les enjeux sont biaisés : nous sommes totalement inégaux face au handicap, et d’autant plus lorsque ce dernier se décline avec la sexualité.

Catherine AGTHE DISERENS est suisse, sexo-pédagogue spécialisée et formatrice pour adultes. A ce titre, elle est l’auteure du programme de formation «Du cœur au corps» qui a obtenu de Prix Suisse de Pédagogie Curative. Elle a publié deux ouvrages. Un film documentaire a été réalisé à son sujet («Au Risque du Désir» de B. Romy). Elle a conceptualisé et dirigé (dans le cadre de l’association SExualité et Handicaps Pluriels dont elle est la présidente) deux formations en langue française d’assistance sexuelle. Elle travaille avec de nombreux enfants, adolescents et adultes handicapés pour des suivis individuels et/ou de couples dans le vaste champ de la vie affective, intime et sexuelle.


12h30 Pause de midi (libre)

14h00

André CIAVALDINI
La violence sexuelle entre enfants en institution : écouter, comprendre, accueillir

Depuis les années 1970 la clinique des violences sexuelles est sortie du silence qui entourait autant les victimes que les agresseurs. Il reste cependant dans ce champ un sujet encore tabou et peu travaillé par les cliniciens, c’est la violence sexuelle entre enfants. Souvent difficile à concevoir et donc à entendre, celle-ci, pourtant parfois bien réelle, présentait un déficit d’accueil par ceux-là mêmes qui ont à gérer les effets (éducateurs, praticiens du soins, etc.). Cette intervention se propose de définir d’abord les contours du phénomène pour le comprendre, car sans compréhension comment pouvoir écouter d’abord pour accueillir ensuite ce qui, le plus souvent, n’est que le masque d’une ancienne souffrance. Si une situation d’agression sexuelle peut paraître assez bien défini entre majeurs, il n’en va pas de même dans le cadre de l’enfance, il est donc nécessaire de définir ce qui est situation à risque et situation d’agression et ce qui ne l’est pas. Il s’agira aussi de montrer qui sont ces enfants auteurs. Les études portant sur les milieux familiaux montrent que ces enfants, avant d’être auteurs, sont d’abord victimes de leur histoire. Cet ensemble permettra d’interroger la place qu’une institution, avec les différents personnels qui y exercent, peut avoir, et dans quelles conditions elle peut la tenir, pour qu’on puisse espérer que se rompe le cycle infernal des victimisations et participer d’une prévention.

André Ciavaldini est docteur en psychologie clinique, psychanalyste, spécialisé dans la prise en charge des auteurs de violences sexuelles. Il est le fondateur et premier Directeur de Programme du CRIAVS Rhône-Alpes (Centre ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles). Il est l'auteur, le co-auteur ou le directeur de nombreux articles et livres dont «Agressions sexuelles : pathologies, suivis thérapeutiques et cadre judiciaire» (Masson, 2002), «Violences sexuelles - Le soin sous contrôle judiciaire» (In Press, 2003) et «Violences sexuelles chez les mineurs» (In Press 2012).

15h00

Philippe BRENOT
Naturel, le couple ?

La notion de couple, telle que l’entendent les sociétés occidentales au début du XXIème siècle, est une notion extrêmement récente: son invention a eu lieu autour des années 1970 en Occident. En moins de trois générations, le couple homme/femme s’est autonomisé des ascendants et des descendants dans le fantasme difficilement réalisable d’une vie passionnelle et amoureuse de longue durée. C’est d’ailleurs, indépendamment de la collusion des histoires personnelles, dans le décalage entre la vie conjugale et ce fantasme sociétal, que se jouent beaucoup de désillusions et de mésententes que les thérapeutes sont amenés à suivre.

Nous sommes aujourd’hui dans une période de transition, celle de la recherche d’un nouvel équilibre à travers les formes expérimentales des nouveaux couples (plus égalitaires, moins asymétriques, certains ouverts, d’autres encore très fusionnels, plus ou moins cohabitants, amoureux, érotiques, passionnels, etc.) Cette construction nous renvoie aux deux conditions nécessaires pour faire couple, conditions qui ne sont pas toujours réalisées: avoir un même degré de maturité psychologique et de maturité érotique. Cela implique d’avoir dépassé les conflits infantiles et d’être suffisamment autonome et construit en tant qu’adulte. La plupart des couples que nous sommes amenés à prendre en charge sont en décalage l’un par rapport à l’autre au plan de ces deux maturités ou en prise avec eux-mêmes au plan d’un conflit infantile non résolu. Mais doit être clairement faite aujourd’hui la distinction entre ces conflits infantiles non résolus et la difficulté naturelle à vivre le couple dans ses incertitudes nouvelles liées aux exigences des partenaires depuis que, le lien social du mariage s’étant suffisamment affaibli, le fait même du couple est une réalité inquiétante.

La sexualité est enfin au centre de la plupart des mésententes conjugales (cause ou conséquence) et la résolution des symptômes dysfonctionnels est souvent un atout majeur pour l’évolution du couple. En cela, il serait souhaitable que les thérapeutes de couple soient formés à la connaissance de la sexualité, des troubles sexuels et à leur complexité.

Philippe BRENOT est psychiatre, thérapeute de couple, sexologue et anthropologue. Il est directeur des enseignements de Sexologie et Sexualité Humaine à l’université Paris Descartes. Ses recherches, théoriques et cliniques, concernent les spécificités anthropologiques de la sexualité humaine et du couple. En 2011, il a réalisé l'enquête «Les hommes, le sexe et l'amour : enquête sur l'intimité, la sexualité et les comportements amoureux des hommes en France». Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont «Inventer le couple» (Odile Jacob, 2003), «Les Violences ordinaires des hommes envers les femmes»(Odile Jacob, 2011), «Le Sexe, l’Homme et l’Évolution» avec Pascal Picq (Odile Jacob, 2012).


16h15 Pause
16h30 clôture

Leonor PALMEIRA et Camille PIER
La nature contre-nature (tout contre)
Conférence-spectacle de Leonor PALMEIRA et Camille PIER

Éminente scientifique experto-spécialiste en biologie, Josie a gracieusement accepté de faire halte chez vous. Elle vient vous présenter les trouvailles de son travail de recherche sur un sujet aussi incongru qu’inconnu. Le sexe ! Le sexe ? Mais quel sexe ? Pas le sien, bien sûr. Ni même le vôtre. Et encore moins le nôtre. Mais celui des autres : nos amis les animaux ! Une explosion de diversité du haut les cœurs tout en couleurs avec de belles retombées de poussières équivoques à la clef.

«La nature contre-nature (tout contre)» est un one woman show mêlant science, humour et chanson.

Leonor Palmeira : recherche, écriture, mise en scène. Chercheuse en biologie, spécialiste d’évolution, et mordue de diversité, Leonor Palmeira co-signe ici son premier travail de mise en scène. Lors de sa formation universitaire, elle se fascine pour la variabilité présente dans le vivant et se tourne naturellement vers l’étude de l’évolution. Ce goût de la diversité transparaît dans ses choix scientifiques où elle a toujours travaillé à l’interface entre plusieurs disciplines, nourrissant aussi sa réflexion sur le lien entre sciences et société.

Camille Pier : écriture, mise en scène, interprétation. Auteur-compositeur-interprète et artiste de cabaret, Camille Pier se produit sur les scènes de queer, de chanson et de slam sous le pseudonyme «Nestor». Il s’intéresse depuis toujours aux arts de la variété. Formé à la musique, au chant, au mime et à la danse, Camille est également diplômé de l’université de Liège. Il y a étudié la littérature francophone.

17h15 Fin



Informations pratiques


Lieu et dates

  • Jeudi 26 mai 2016 de 09h15 à 17h15
  • Vendredi 27 mai 2016 de 9h00 à 17h30

Palais des Congrès
Esplanade de l'Europe 2
BE-4020 Liège



Coût de l'inscription

Individuelle : 165 EUR ou 180 CHF
Par convention dans le cadre de la formation continue en France : 240 EUR


Inscription groupée de 5 personnes et plus -> -20% (demander les conditions)
Etudiants sans emploi et demandeurs d'emploi : -50% sur présentation d'une attestation (pas de tarif de groupe).


L'inscription est ferme dès réception du bulletin d'inscription et du paiement (ou d'une attestation de prise en charge fournie par l'employeur). Les annulations de votre part ne font pas l'objet de remboursement.
Cependant, lorsqu'il y a une liste d'attente, nous vous proposons un arrangement à l'amiable s'il nous est possible de vous remplacer.


Pour les demandes de prise en charge par un organisme de formation continue, n'hésitez pas à nous contacter afi n d'obtenir tous les documents nécessaires à la constitution de votre dossier.



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si vous souhaitez vous inscrire au congrès des Jeudi 26 mai 2016 et Vendredi 27 mai 2016, remplissez ce formulaire



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Individuelle : 165 EUR ou 180 CHF
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Etudiants sans emploi et demandeurs d'emploi : -50% sur présentation d'une attestation (pas de tarif de groupe).


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Cependant, lorsqu'il y a une liste d'attente, nous vous proposons un arrangement à l'amiable s'il nous est possible de vous remplacer.


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J’effectue un versement de € sur le compte IBAN : BE37 7755 9056 5828 BIC : GKCCBEBB (depuis la Belgique)
J’envoie un versement de € sur le compte IBAN : BE37 7755 9056 5828 BIC : GKCCBEBB (depuis la France et le Luxembourg)
J’envoie un chèque de € à l’ordre de “Parole d’Enfants” - 57 rue d'Amsterdam, 75008 PARIS (depuis la France)
Mon organisme envoie une attestation de prise en charge (Parole d’Enfants - 57 rue d'Amsterdam, 75008 PARIS ) et règle par mandat administratif (inscription par convention en France) n° d’agrément : 11 75 34 59 875
J’effectue un versement de CHF sur le compte IBAN : CH58 0900 0000 4068 8752 4 BIC : POFICHBEXXX (depuis la Suisse)


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